Les convulsions chez le chien
Une crise convulsive est une contraction répétée et involontaire d’un ou de plusieurs muscles, et est due à une impulsion nerveuse soudaine (décharge électrique) à un endroit particulier du cerveau. Cette décharge peut se propager ou pas à l’ensemble du cerveau.
À quoi ressemble une crise convulsive ?
Selon que l’impulsion reste localisée, ou au contraire se propage à l‘ensemble du cerveau, la crise aura un aspect différent.
Lorsque l’ensemble du cerveau est concerné, on parle de convulsion :
tous les muscles se contractent en même temps ; l’animal perd connaissance, il lui arrive souvent de saliver, de vocaliser, d’uriner, de faire ses besoins… La plupart du temps, la décharge ne dure que quelques secondes à quelques minutes, après quoi l’animal se « réveille ».
Il peut toutefois mettre un peu de temps à « revenir », avec des difficultés à se déplacer, à reconnaître ce qui l’entoure. Il est comme hébété.
Si l’impulsion nerveuse reste très localisée et de courte durée, on parle alors d’ « absence » : certains animaux vont présenter des mouvements incontrôlés et rythmiques d’un côté de la face ou d’un membre, d’autres vont avoir des hallucinations, « chasser les mouches », saliver…
Quelles sont les causes possibles d’une crise convulsive ?
La décharge électrique anormale peut avoir plusieurs origines :
- Lésion primaire du tissu nerveux (cerveau), liée à un traumatisme crânien, une hémorragie intracérébrale, un AVC (obstruction soudaine d’un vaisseau sanguin), un phénomène infectieux / inflammatoire (encéphalite) ou une tumeur cérébrale.
- Anomalie extérieure au tissu nerveux, mais à laquelle celui-ci est particulièrement sensible : par exemple, le tissu nerveux a besoin de sucre pour fonctionner ; si la glycémie est trop basse, le cerveau réagit. De même en cas de trouble hépatique (foie) ou lors d’une intoxication par certaines substances.
- Parfois, sans qu’il n’y ait d’anomalie au niveau du cerveau ou ailleurs, les neurones (cellules cérébrales) eux-mêmes sont trop réactifs, hyperexcitables. On parle d’épilepsie essentielle ou idiopathique.
Que faire si mon animal convulse ?
Quelle que soit la raison pour laquelle l’animal convulse, il est important de ne rien faire, ou presque ! Il faut surtout éviter de stimuler l’animal en l’appelant, en le secouant, etc… Bien au contraire, ces stimulations risquent de prolonger la phase convulsive de la crise.
Il faut donc éteindre la lumière et laisser l’animal au calme, pendant et après la crise.
Juste après la crise, un animal peut mettre un peu de temps à retrouver son état normal ; il peut ne pas vous reconnaître, voire être agressif ; il faut donc le laisser revenir à lui tranquillement.
Surtout, ne pas essayer de lui sortir la langue : votre animal ne risque pas de s’étouffer ; il pourrait au contraire vous mordre sans s’en rendre compte !
Juste après la crise, un animal peut mettre un peu de temps à retrouver son état normal. Laissez-le émerger tranquillement.
Toutefois, si les crises se succèdent sans interruption, il faut voir un vétérinaire en urgence afin qu’il puisse administrer des anticonvulsivants en intraveineux.
Quels examens pour mon animal ?
Si les crises se reproduisent, il est important de prendre rendez-vous avec le vétérinaire, afin qu’il réalise un bilan neurologique et biologique approfondi (prise de sang).
En l’absence de lésion cérébrale ou d’anomalie sanguine, il est fort probable que votre animal ait fait une crise d’épilepsie idiopathique.
Cet examen clinique aura pour but de détecter d’autres signes nerveux (chutes, tourne-en-rond, faiblesse d’un côté du corps, etc…), de vérifier si l’appétit est bon, s’il n’y a pas une soif exagérée et inhabituelle, s’il n’y a pas eu de perte de poids etc… En cas de troubles nerveux associés, un IRM ou un scanner du cerveau permettront d’affiner le diagnostic (AVC, tumeur, hémorragie, etc…).
Quel traitement pour les crises convulsives ?
Le traitement sera bien entendu différent selon l’origine des crises.
- En cas de lésion du cerveau, le traitement sera adapté au type de lésion : chimiothérapie en cas de tumeur, chirurgie, anti-inflammatoires…
- En cas d’épilepsie liée à une anomalie sanguine, on traitera la maladie à l’origine de ce dérèglement (diabète, maladie hépatique).
- En cas d’épilepsie idiopathique, et s’il y a eu plusieurs épisodes de crises, des antiépileptiques seront administrés à l’animal afin de contrôler la fréquence et l’intensité des crises/ des post-crises. La plupart du temps, ce traitement devra être pris à vie, et nécessitera des contrôles réguliers et des ajustements.
Quelles suites ?
Tout dépend de la cause initiale.
Un animal souffrant d’épilepsie essentielle diagnostiquée et traitée assez tôt, aura une longévité a priori normale.
En cas d’épilepsie liée à une anomalie sanguine, le pronostic varie selon la maladie initiale.
Les épilepsies dues à une atteinte du tissu nerveux ont des pronostics très variables. Si certaines affections répondent bien à la chirurgie (méningiome du chien âgé par exemple) ou à un traitement anti-inflammatoire sur le long terme, d’autres ne sont pas curables : tumeurs cérébrales malignes, dégénérescences évoluées, intoxications trop massives ou prises en charge trop tardivement.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas consulter notre site Mon animal épileptique : http://www.mon-animal-epileptique.fr/
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