Les convulsions chez le chat
Une crise convulsive se caractérise par des spasmes musculaires répétés et involontaires concernant une partie ou l’ensemble du corps. Les convulsions sont provoquées par des décharges d’influx nerveux anormaux dans le cerveau. Ces impulsions électriques peuvent rester localisées ou se propager à l’ensemble du cerveau. Les crises convulsives qui en découlent prendront alors des formes différentes.
Qu’est-ce qu’une crise convulsive ?
Selon que l’impulsion reste localisée, ou à l’inverse se propage à l‘ensemble du cerveau, la crise aura une forme différente.
Si l’impulsion se propage à l’ensemble du cerveau, on parle de convulsion généralisée :
On observe alors des contractions musculaires généralisées simultanées et une perte de connaissance de l’animal. Le chat peut se mettre à saliver, faire des vocalises, uriner ou faire ses besoins… Le plus souvent, la durée des convulsions chez le chat est de quelques secondes à quelques minutes, puis l’animal reprend ses esprits.
Parfois la phase de récupération est un peu plus longue. L’animal met du temps à « se réveiller ». Il a alors du mal à reconnaître ce qui l’entoure, à se déplacer et semble désorienté.
Si la décharge nerveuse reste localisée et de courte durée, on parle plutôt d’« absence ». Cela peut se traduire par des contractions musculaires ou des mouvements incontrôlés et rythmiques d’un côté de la tête ou d’un membre. Certains animaux peuvent saliver, « chasser des mouches » ou avoir des hallucinations…
Quelles peuvent être les origines d’une crise d’épilepsie chez le chat ?
L’épilepsie du chat est sensiblement identique à l’épilepsie du chien, différentes causes peuvent en être à l’origine :
- Une lésion primaire au niveau du cerveau suite à un choc au niveau de la tête, une hémorragie cérébrale, un AVC (accident vasculaire cérébral quand une partie du cerveau est brusquement privée de sang), une infection ou une inflammation du cerveau (encéphalite) ou bien une tumeur cérébrale.
- Une anomalie extérieure au cerveau plutôt d’ordre métabolique (anomalie d’un organe comme le foie, le pancréas, …) et qui a un impact sur ce dernier. Prenons l’exemple du sucre, le cerveau en a besoin pour fonctionner normalement. Si la glycémie est trop basse, cela peut déclencher des convulsions chez le chat. Il en est de même en cas d’anomalie au niveau du foie, des reins ou lors de certaines intoxications.
- L’épilepsie essentielle ou idiopathique : dans ce cas-là, on n’est pas capable d’identifier d’anomalie au niveau ou en dehors du cerveau. Les neurones (cellules du cerveau) réagissent de manière exagérée, ils sont hyperexcitables.
Comment aider mon chat pendant une crise d’épilepsie ?
Quelle que soit l’origine des convulsions chez le chat, il vaut mieux intervenir le moins possible ! Toute stimulation de l’animal en l’appelant ou le secouant risque de prolonger la phase convulsive de la crise.
Le mieux est de laisser l’animal au calme et d’éteindre la lumière pendant la crise et après celle-ci. Suite à une crise, votre chat peut ne pas vous reconnaître ou même être agressif. Il est donc important de le laisser récupérer tranquillement le temps qu’il retrouve son état normal.
N’essayez surtout pas de sortir la langue de votre chat au risque de vous faire mordre. Il n’y a pas de risque d’étouffement avec la langue chez l’animal.
Suite à une crise, votre chat peut ne pas vous reconnaître ou même être agressif. Il est donc important de le laisser récupérer tranquillement le temps qu’il retrouve son état normal.
Cependant, en cas de crises répétées et sans interruption, votre chat doit voir un vétérinaire en urgence. Ce dernier pourra lui administrer des anticonvulsivants par voie intraveineuse afin de stopper les convulsions.
Quels examens sont à faire ?
Quand les crises se reproduisent, il est primordial de vous déplacer pour une consultation chez votre vétérinaire. Ce dernier réalisera les examens nécessaires, à savoir un bilan neurologique et biologique complet (prise de sang).
Si aucune lésion cérébrale ou anomalie à la prise de sang n’est détectée, il y a de fortes chances pour que votre animal ait fait une crise d’épilepsie idiopathique.
L’examen clinique réalisé par votre vétérinaire va permettre de rechercher d’autres signes nerveux (faiblesse d’un côté du corps, chutes, tourner-en-rond…), de contrôler la bonne prise de nourriture, l’absence de prise de boisson augmentée ou de perte de poids…
Si le vétérinaire détecte des troubles nerveux associés, il pourra préconiser un examen d’IRM ou un scanner du cerveau afin d’établir un diagnostic plus précis (hémorragie cérébrale, AVC, tumeur…). Même en cas d’absence de troubles nerveux, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de lésion cérébrale donc cet examen sera proposé pour s’en assurer.
Est-ce qu’il existe un traitement de l’épilepsie du chat ?
Le traitement de l’épilepsie chez le chat est adapté selon l’origine des crises.
- Si une lésion du cerveau est identifiée, le traitement dépend de la nature de la lésion : anti-inflammatoires, chimiothérapie (tumeur), chirurgie…
- Si l’épilepsie du chat est liée à une anomalie sanguine, le traitement vise la maladie responsable du dérèglement (maladie hépatique, diabète).
- Si on conclut à une épilepsie idiopathique et que plusieurs épisodes de crises sont observés, l’animal est placé sous antiépileptiques. Ceux-ci permettent de réduire la fréquence et l’intensité des crises et post-crises. Le plus souvent ce traitement devra être suivi à vie par le chat épileptique. Des contrôles réguliers et des ajustements de doses seront également à prévoir.
Quelles suites ?
Tout dépend de l’origine de l’épilepsie.
L’espérance de vie d’un chat atteint d’épilepsie essentielle sera à priori normale si elle est diagnostiquée et traitée suffisamment rapidement.
Si l’épilepsie provient d’une anomalie sanguine, on aura un pronostic différent selon la maladie primaire.
Si l’épilepsie du chat provient d’une anomalie au niveau du cerveau, on aura un pronostic très variable en fonction de la nature de l’atteinte du tissu nerveux. Certaines affections vont pouvoir être traitées : chirurgie pour un méningiome du chat âgé (tumeur cérébrale) par exemple ou bien traitement anti-inflammatoire sur le long terme. A l’inverse, d’autres affections sont incurables : tumeurs malignes du cerveau, phénomènes dégénératifs avancés, intoxications sévères ou traitées trop tardivement.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas consulter notre site Mon animal épileptique : http://www.mon-animal-epileptique.fr/
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